Artiste visuel et auteur-compositeur, le belge Jan Verstraeten sait mieux que quiconque frapper l’imaginaire par ses vidéoclips inusités et sa musique à effet cinématographique. Le premier album de l’artiste, Violent Disco, plonge l’auditeur dans une pop mi-orchestrale mi-intimiste nuancée, un peu chaotique, colorée par des teintes jazzées, trip hop et soul.
« La création de cet album a d’abord débuté dans la continuité de mon précédent EP. Des sons doux, de la subtilité, de jolies chansons. Et puis il s'est finalement avéré être un tout autre genre de monstre », dit Jan Verstraeten, à propos de son nouvel album Violent Disco.
« À cause de la pandémie, le monde entier a commencé à se taire. J’ai donc voulu faire le contraire de tout cela ».
Son premier EP Cheap Dreams sorti en 2019 est un contrepoids à la scène punk dont il est issu. « Ces 6 morceaux ont été fait avec un petit budget, dans une petite pièce, sur un petit ordinateur portable. Toute mon existence à ce moment-là me semblait très petit ». Violent Disco, à l’inverse, n’a rien de petit. C'est un album de mélodies et d'arrangements audacieux et de gros sons, avec une assurance tape-à-l’œil. D'où le titre.
« Lorsque les bars ont fermé et que la vie nocturne s'est arrêtée à cause du coronavirus, cela m'a fait penser au concept de disco silencieuse », explique Jan. « Une fête où tout le monde porte des écouteurs, et qui est essentiellement dans sa propre bulle. Très calme, bien élevé, très "en sécurité". Le contraire de ce que devrait être la fête. Alors, qui aurait eu envie d’une collection de chansons intimes, calmes, faites pour rester assis à la maison, dès lors que tous les confinements étaient terminés ? Personne. Pas moi, c'est sûr ! J'ai donc décidé d'opter pour quelque chose d'abondant, sans contraintes. Juste beaucoup de tout, et un peu en désordre ».
Pour sa version d'un album de fête, Jan Verstraeten s’est nourri d’influences ici et là. « J'ai regardé tous les films mafieux sur Netflix, et c'est de là que viennent les influences soul. J’ai eu une phase triphop qui m’a inspiré et dont je me suis servi pour ces rythmes et ces cordes à la Portishead. Il y a même du Moby là-dedans, quelque part, au grand dam de ma copine !
Comme le montre le clip du premier single Gone Gone Gone, Jan Verstraeten voulait que la musique soit un voyage. Un terrain de jeu. Un collage coloré, quelque chose qui ne va pas de A à B en ligne droite, musicalement ou lyriquement. "Il y a du chaos dans tout ce que je fais", dit-il. « Je suis un artiste visuel dans l'âme, qui se sent presque comme un touriste parmi d'autres musiciens. Un metteur en scène ou un peintre, perdu dans le monde de la musique. Mais c'est ce que j'aime : entrer et explorer de nouveaux mondes.
Jan Verstraeten a peaufiné et renforcé le son de Violent Disco avec le producteur Nicolas Rombauts, qu'il admire depuis son projet musical Dez Mona. « Nous avons conservé l'esprit brut et l'énergie des démos, mais Nicolas a apporté la touche finale. Il a apporté l'unité dans le chaos ». Ça a été un sacré tour de force, dit-il. Pas à cause du Covid, des fermetures ou de l'impossibilité de jouer et d'interagir avec un public. « Pour moi, la pandémie signifiait plus de temps pour se concentrer sur l'album, les illustrations, les vidéos. Sérieusement, j'ai l'impression d'avoir fait le tour du monde. Je serai pas contre un peu de repos maintenant pour être honnête. »