Après l’excellent Radyo Siwèl en 2018, Mélissa Laveaux est de retour avec un nouvel et quatrième album studio : Mama Forgot Her Name Was Miracle, un disque spirituel, poétique et hautement émancipatoire.
Si les rituels et les modèles dont on hérite sont parfois défaillants, dépassés voire rétrogrades, libre à nous d’innover ! Avec Mélissa Laveaux ré-ensauvage la berceuse en convoquant de puissantes voix d’outre-temps, d’Audre Lorde à la déesse Lilith, pour créer une toute nouvelle Mama Forgot Her Name Was Miracle, mythologie. Alternative. Féministe. Moderne. Subversive. Car changer les légendes, c’est changer le présent.
Après l’excellent Radyo Siwèl en 2018, Mélissa Laveaux est de retour avec un nouvel et quatrième album studio : Mama Forgot Her Name Was Miracle, un disque spirituel, poétique et hautement émancipatoire.
À ses débuts en 2008, Mélissa Laveaux se faisait déjà alchimiste de la chanson au fil de son premier album Camphor & Copper (No Format), dévoilant les contours de sa cosmogonie : une guitare offerte par son père à 13 ans, des textes poétiques en anglais et en créole, une voix féline, une folk-blues hantée où réside un mystère. Celle qui a fait ses armes de militante dans le milieu punk-fém d’Ottawa poursuivra son chemin de musique en traversant l’Atlantique pour s’installer à Paris où elle vit désormais et donner naissance à Dying Is A Wild Night (No Format, 2013), un deuxième opus largement inspiré par ce voyage initiatique.
Le déracinement fait partie intégrante de l’ADN musical de Mélissa Laveaux : avant elle, ses parents ont fui Haïti pour Montréal au Canada quand sa grande idole, la résistante haïtienne Martha Jean-Claude, chantait son île chérie depuis Cuba, où elle s’est réfugiée dans les années 50 alors que sévissait la dynastie Duvalier.
Et c’est en partie pour restaurer ce lien perdu avec Haïti, pour guérir l’exil, qu’avec Radyo Siwèl (No Format/Bonsound, 2018), Mélissa Laveaux puisait en ethnomusicologue dans ses traditions musicales pour en exhumer comptines et chants perdus, nous rappelant aussi combien la musique peut être un instrument de résistance politique.
Après une tournée triomphale qui s’achevait au Trianon à Paris en octobre 2019, la guitariste, chanteuse et poétesse se dévoile à présent sous un jour plus intime. A 37 ans, Mélissa Laveaux explore aujourd’hui la dimension thérapeutique et spirituelle de la musique en revisitant une forme ancestrale : la berceuse.
Car si les rituels et les modèles dont on hérite sont parfois défaillants, dépassés voire rétrogrades, libre à nous d’innover ! Avec Mama Forgot Her Name Was Miracle, Mélissa Laveaux ré-ensauvage donc la berceuse en convoquant de puissantes voix d’outre-temps pour créer une toute nouvelle mythologie.
Alternative. Moderne. Subversive. Car changer les légendes, c’est changer le présent.
En archiviste des luttes féministes et sociales, en passeuse, Mélissa Laveaux fait donc appel à une communauté d’héroïnes que l’Histoire a oubliées ou volontairement mises à la marge. Autant d’archétypes dont le talent, le culot, l’engagement, la résilience et la grande liberté constituent pour la musicienne une source d’inspiration inépuisable. Ainsi d’un titre à l'autre croise-t-on Harriet Tubman, Jackie Shane, Audre Lorde, Helen Stephens, la déesse Lilith, La Papesse Jeanne, Ching Shih, Alice Walker, James Baldwin, Faith Ringgold, Ana Mendieta ou encore Alexis Pauline Gumbs...
Tour à tour guérisseuses et guerrières, les membres de ce chœur-courage se sont affirmées en refusant de se contenter de survivre, de se soumettre à des normes assignées ou de subir un destin qu’elles n’avaient pas choisi. A l’image de Jackie Shane, pionnière transgenre de la soul canadienne dont les chants d’amour révolutionnaires ont ouvert la voie à tant d’autres. A l’image de Ching Shih, travailleuse du sexe chinoise qui préféra devenir la pirate la plus respectée des Mers du Sud au début du XIXe siècle. A l’image encore d’Harriet Tubman, ancienne esclave afro-américaine qui a aidé des centaines d'autres opprimé.e.s à retrouver les routes de la liberté.
Trait-d’union immémorial entre les mondes et les cultures, musicothérapie originelle, musique-sorcière par excellence, la berceuse demeure sans doute le premier geste de soin, le chant d’amour le plus pur. Un rituel magique qui chez Mélissa Laveaux regorge d’incantations, de prières et de clés, mystiques ou métaphoriques, pour trouver la force de déconstruire ses peurs, transcender ses traumatismes et renaître guérie – ou au moins aguerrie. Collier d’amulettes électriques porté par une conversation rythmique entre les Caraïbes et l’Afrique de l’Ouest, Mama Forgot Her Name Was Miracle dit alors : “Osons vivre ! Férocement, libres et flamboyant.e.s ! #subjectivation.”
L’union fait la force, l’adage a déjà fait ses preuves, ainsi Mélissa Laveaux s’entoure donc d’une brigade sûre de sorciers du son : citons notamment Guillaume Ferran (claviers, piano, piano basse), Voyou (trompette, clarinette), Clyde Rabatel (claviers, piano), Mathieu Gramoli (batterie), Steve Yameogo (basse, guitare), Sébastien Delage (guitare). Et quelques allié.e.s de choix qui viennent ajouter un peu de leur magie au tout : November Ultra ("Rosewater"), Dope Saint Jude ("Half a Wizard, Half a Witch"), Oxmo Puccino ("Lilith") ou encore Fin Greenall aka Fink (“Seven Sisters”). Dans Mama Forgot Her Name Was Miracle, Mélissa Laveaux met sa poésie militante et son groove folk-blues au service de ces super-pouvoirs que sont le don, la créativité, la joie, la beauté, la métamorphose ou encore l’intuition.
Pour nous et pour elle-même, Mélissa Laveaux réactive ainsi, en formidable conteuse des eaux profondes, une force vitale miraculeuse qui contrairement aux apparences n’est jamais totalement anéantie. Un grand album, à découvrir en live !
Nomination sur la longue liste du Prix de musique Polaris 2018 (Radyo Siwèl)
A seductive, original piece of work.
The GuardianAvec son troisième album, « Radyo Siwèl » […] la Montréalaise d’origine Mélissa Laveaux tourne la page, livrant rien de moins qu’un disque d’exception.
Philippe Renaud, Le DevoirVoilà ce qu’est Radyo Siwèl : un dialogue à trois bandes entre l’Amérique, l’Europe et les Caraïbes africaines, entre les trois identités d’une chanteuse trentenaire au feeling dingue qui se réinvente encore, toujours plus singulière, toujours plus irrésistible.
TéléramaL’album, intitulé Radyo Siwèl, en est un fait de joie et d’orchestrations fabuleuses où la chanteuse semble avoir trouvé sa zone de confort, son terrain de jeu et un épanouissement vocal dans la langue de ses aïeux.
Journal MétroLaveaux’s voice is captivating and is in itself a dance. This album encompasses the word soul – both in genre and in personal terms. It’s steeped in Haitian history, it’s an exploration, an education, and a hugely personal accomplishment.
The Line of Best Fit