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Bonsound

Jonathan Personne est de retour avec Nuage noir et Nouveau monde, deux chansons qui se complètent par leur différence, passant des 60s au shoegaze

Un peu plus de deux ans après la sortie d’un troisième album homonyme aux sonorités légèrement plus propres et lisses que ses deux précédents, Jonathan Personne, qu’on connaît aussi comme chanteur et guitariste au sein du groupe montréalais Corridor, lance aujourd’hui un single double qui rassemble les extraits Nuage noir et Nouveau monde.

Bâtie sur une structure hypnotique caractérisée par sa cadence et ses répétitions, Nuage noir était d’abord une pièce acoustique en trio, avant que Jonathan Personne y juxtapose des guitares électriques texturées et des feedbacks, pour en faire l’une des chansons les plus noisy de son répertoire ; un peu comme si les Beach Boys s’étaient aventurés dans le shoegaze. Nuage noir culmine avec le deuxième refrain qui se transforme en un bridge d’une seule et longue note, pour mieux savourer le buzz.

Le texte imagé fait référence aux personnes toxiques ou égocentriques qui tirent les autres vers le bas en soutirant leur énergie. Il y a certains types de gens qui crient à l’aide, mais qui ne cherchent pas à se faire aider. À croire qu’ils auraient tendance à plutôt nous tirer avec eux vers le fond. Qu’y a-t-il à retirer de ce genre de personne là?, questionne l’artiste. La réponse est dans la chanson.

Réalisé par Liam Hamilton, qui combine ses techniques d’animation à de la vidéo, le clip de Nuage noir propose un agencement de formes psychédéliques, de montage trépidant et d’images au grain légèrement 80s, pour un résultat sensationnel.

Tout comme Nuage noir, Nouveau monde a pris une tournure inattaloendue entre le moment où Jonathan Personne l’a composée et le moment où il l’a enregistrée avec ses collaborateurs Emmanuel Ethier (réalisation, basse) et Samuel Gougoux (batterie, percussions). Cette chanson a d'abord été enregistrée guitare/voix sur le coin de ma table de cuisine et s'est terminée en enregistrant des coups de ceinture sur le plancher du studio, explique-t-il. Entre-temps, un harmonica est venu s’y poser pour donner un effet « Petite maison dans la prairie », tandis qu’un loop de synthétiseur inspiré par la musique du chanteur cambodgien Sinn Sisamouth s’y est greffé également. Ajoutons à cela un faux hautbois qui fait quelques apparitions durant la chanson et voilà qu’on a affaire à Un nouveau monde / Un qui surplombera l’ancien.

De son propre aveu, Jonathan Personne n’en peut plus des chansons qui parlent de « fin du monde ». C’est d’ailleurs cette réflexion qui est à la base des paroles de Nouveau monde. On est à une époque où c'est rendu facile de sombrer dans le cynisme, explique l’artiste. On vieillit avec le sentiment d'être désuet. La tristesse n'y peut rien, il faut apprendre à accepter son sort. Cet optimisme nécessaire au changement s’entend aussi dans les arrangements rêveurs de la chanson, qui contrastent avec ceux de Nuage noir, pour nous offrir un single double soigneusement équilibré.

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